[CULTURE] Le fonio : un mets de fêtes

En Afrique de l’Ouest, notre graine millénaire préférée s’invite aux plus importantes fêtes rythmant la vie de multiples communautés.

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Sa moisson est célébrée par toutes les communautés qui le cultivent. Au début de la saison des pluies (mai-juin), du Niger au Sénégal, la récolte du fonio donne lieu à des cérémonies et des festivals de grande ampleur. Musiques traditionnelles, masques et parures sont de sortie pour encourager les récoltants dans leur pénible labeur à la faucille. Les courageux s’attelant à la séparation du grain du reste de la plante sont aussi soutenu par des chants et des danses rythmées.

Un superbe reportage montre des paysans Sambla (ethnie du Burkina Faso) à l’oeuvre à l’occasion de la moisson. Voir la vidéo.

Au cours des saisons chaudes, les évènements agricoles font place aux célébrations sociales, en ville comme à la campagne. Lors de ces occasions, le fonio est considéré comme le parfait met de fêtes. D’une part, les laborieux travaux de décorticage et de lavage démontrent aux convives un investissement important dans les préparatifs de la part des hôtes. S’il y a du fonio au menu, c’est qu’on veut marquer le coup.

D’autre part, chez certaines ethnies, le fonio est entouré de mythes et symbole. Au Mali, les Dogons qui le considèrent comme origine de l’univers massent les bébés avec du fonio pour les laver et les débarrasser des mauvais sorts. Au Togo et au Bénin, il est d’usage que les jeunes époux de l'ethnie Somba mangent un plat de fonio lors de la nuit de noces. Cette cérémonie de consommation du fonio est un rituel célébrant la fidélité de la mariée et le dévouement de l’époux à sa belle famille. 

Tim Badin